Absence de partenaires amoureux à l'âge adulte : une préoccupation ?
Cet article explore les nuances complexes du célibat, distinguant la solitude choisie de la solitude subie. Il aborde comment des facteurs personnels et externes peuvent influencer la décision de rester célibataire, parfois masquant des peurs ou des traumatismes passés. Le texte met en lumière les différents styles d'attachement définis par John Bowlby et leur impact sur les relations adultes, allant de l'attachement sécurisé à des formes plus problématiques comme l'attachement désorganisé. Enfin, il propose des pistes pour utiliser le célibat comme une période de développement personnel, tout en questionnant les attentes réalistes et irréalistes dans les relations amoureuses.
Contenus associés à cette vidéo
- Est-ce que vous avez vraiment choisi d'être seul ?
- Est-il normal de ressentir de l'anxiété à l'idée de former un couple ?
- Pourquoi est-il parfois si difficile de trouver quelqu'un qui correspond à nos attentes ?
- Suis-je la seule personne à me sentir parfois mieux seule qu'en couple ?
Êtes-vous vraiment seul par choix ?
La distinction entre la solitude choisie et celle subie peut parfois être floue, car même dans les choix apparemment délibérés, il peut y avoir des éléments de contrainte ou de résignation non reconnus, voire du déni.
Il est important de reconnaître que la décision d'être célibataire peut être influencée par un mélange de choix personnels et de circonstances extérieures. Certaines personnes peuvent se convaincre qu'elles ont choisi la solitude pour se concentrer sur leurs carrières, leurs études ou autres objectifs personnels, mais derrière cette décision, il peut y avoir une peur de l'intimité ou des expériences passées douloureuses qui les dissuadent de s'engager dans de nouvelles relations. Également, cela peut découler de divers facteurs sociaux, comme la pression de ne pas correspondre aux normes de beauté ou de difficultés à créer des connexions significatives avec les autres. Le célibat n'est pas toujours synonyme d'indépendance heureuse. Pour certains, il peut être source de solitude et de frustration.
À l’inverse, le célibat s’il est réellement choisi peut-être positif. La solitude choisie permet aussi l'autonomie accrue et la liberté de prendre des décisions sans compromis. Ce temps peut servir à renforcer sa propre identité et à clarifier ce que l'on attend réellement d'une relation future.
L’accompagnement thérapeutique permet de plonger dans une introspection profonde qui aide à distinguer ce qui est réellement un choix de ce qui pourrait être une réaction à des douleurs non résolues.
Est-ce normal de ressentir de l'anxiété à l'idée d'être en couple ?
Quand on parle de couple, on parle d’attachement. Cet attachement se construit dès l’enfance. John Bowlby a proposé que les enfants naissent équipés de comportements innés (comme pleurer, suivre du regard, sourire) qui ont pour but de maintenir la proximité avec leur figure d'attachement (généralement les parents). Bowlby a suggéré que cette proximité est cruciale pour la survie et le développement psychologique de l'enfant.
Attachement sécurisé
Les enfants qui développent un style d'attachement sécurisé montrent généralement une forte préférence pour leur parent principal. Ils peuvent éprouver de la détresse lorsqu'ils sont séparés de cette figure d'attachement, mais leur anxiété est rapidement apaisée dès le retour de la personne. Ce schéma se traduit souvent, à l'âge adulte, par la capacité de former des relations saines et stables. Ces individus gèrent bien l'équilibre entre intimité et autonomie, naviguant de manière efficace avec les dynamiques relationnelles sans sacrifier leur indépendance personnelle.
Attachement insécurisé ambivalent/anxieux
Dans le cas de l'attachement insécurisé ambivalent ou anxieux, les enfants se montrent extrêmement dépendants de leur parent. Ils peuvent manifester une anxiété intense lors de séparations et ont souvent du mal à être consolés, même après le retour du soignant. À l'âge adulte, ces personnes peuvent continuer à éprouver une forte dépendance affective dans leurs relations, marquée par une peur persistante de l'abandon. Cette peur peut conduire à des comportements de dépendance et de possessivité.
Attachement insécurisé évitant
Les enfants avec un style d'attachement insécurisé évitant tendent à minimiser leurs besoins de proximité et d'affection. Ils semblent peu affectés par la séparation et évitent souvent le contact physique ou émotionnel à la réunion. Cela peut se manifester chez l'adulte par des difficultés à établir des liens intimes. Ces individus valorisent une indépendance excessive, parfois au détriment de relations profondes, et peuvent maintenir une distance émotionnelle avec leurs partenaires et amis.
Attachement désorganisé
Ce style d'attachement est souvent observé chez les enfants qui ont subi des expériences traumatisantes, telles que des violences ou des négligences graves. Leur comportement en présence du soignant est généralement marqué par des réactions contradictoires et désorientées. Ils peuvent à la fois chercher le réconfort et le rejeter. À l'âge adulte, ces comportements peuvent évoluer en des réactions imprévisibles et des difficultés majeures dans la gestion des relations. Les adultes avec un attachement désorganisé peuvent rencontrer des défis significatifs dans la création et le maintien de liens sécurisants et stables.
Prendre conscience de votre propre style d'attachement peut être un premier pas crucial vers l'amélioration de vos relations.
Comment utiliser le célibat pour se transformer ?
La période de célibat est une excellente occasion pour l'autodécouverte et le développement personnel. Voici comment exploiter ce temps précieux :
- Autodécouverte : Profiter du célibat pour explorer de nouveaux hobbies, voyager, ou apprendre de nouvelles compétences peut enrichir votre vie et augmenter votre satisfaction personnelle. Ces activités aident à mieux se connaître et à redéfinir ses intérêts et passions.
- Préparation pour des relations futures : Comprendre ses propres valeurs, besoins et limites est crucial pour des relations futures saines. Tenir un journal de réflexion sur les relations passées et les attentes futures peut clarifier vos pensées et renforcer vos standards personnels.
- Résilience émotionnelle : Développer une résilience émotionnelle pendant le célibat est essentiel. Pratiquer la méditation ou le yoga, ou suivre une thérapie peut améliorer la gestion des émotions et la confiance en soi, transformant la solitude en une période de croissance personnelle.
Ces efforts de développement personnel durant le célibat peuvent enrichir votre vie et vous préparer pour des relations plus équilibrées et épanouissantes à l'avenir.
Pourquoi ai-je du mal à trouver quelqu'un qui répond à mes attentes ?
Avant tout, il est crucial de se demander si vos attentes envers un partenaire potentiel sont bien définies et réalistes. Être en couple ne signifie pas tolérer l'intolérable ni accepter des comportements qui vous sont préjudiciables. Souvent, les difficultés dans les relations amoureuses émergent non seulement de la non-remise en question de certains stéréotypes mais aussi d'un manque d'écoute de nos propres aspirations. Il est parfaitement raisonnable d’espérer de votre partenaire un respect mutuel, une communication ouverte et honnête, un soutien mutuel, de la confiance, de l'intimité, de la capacité à faire des compromis, ainsi que de l'indépendance personnelle et une croissance mutuelle au sein du couple.
Cependant, il est important de reconnaître que certaines attentes peuvent être irréalistes et potentiellement toxiques pour la relation. Des attentes telles que la perfection constante, une absence totale de conflit, le bonheur exclusif provenant du partenaire, le changement de la personnalité de l'autre, la capacité à lire les pensées, les sacrifices disproportionnés, une indépendance absolue ou une dépendance totale, et une romance incessante, sont non seulement irréalistes mais peuvent aussi mettre une pression inutile sur la relation. Identifier clairement ce que vous cherchez chez un partenaire et ajuster vos attentes pour qu'elles soient à la fois justes et réalisables peut grandement améliorer vos chances de former une relation durable et épanouissante.
Suis-je la seule personne à me sentir mieux seule qu'en couple ?
Cette question est en lien direct avec vos attentes. Si vous souhaitez être en couple, vous devez vous poser deux questions :
Est-ce que je laisse de la place dans ma vie pour quelqu’un ?
Cette interrogation soulève une réflexion importante sur vos attentes personnelles et vos expériences en relation. Si vous envisagez d'être en couple, il est essentiel de vous demander si vous faites réellement de la place dans votre vie pour une autre personne. Interrogez-vous : Est-ce que je profite pleinement des moments partagés avec l'autre, ou ai-je l'impression de les subir, ce qui pourrait expliquer pourquoi je me sens mieux seul(e) ? Est-ce que j'ouvre des possibilités pour que l'autre puisse se projeter dans une relation durable avec moi ?
Il est possible que, consciemment ou non, vous hésitiez à laisser quelqu'un s'intégrer pleinement dans votre vie. Cette réticence peut être ancrée dans la peur, entravant votre capacité à lâcher prise et réussir dans vos relations amoureuses. Par exemple, votre manière de communiquer peut involontairement transmettre qu'il n'y a pas de place pour une relation future avec vous.
Est-ce que je souhaite réellement être en couple ?
Il est également pertinent de se demander si votre désir d'être en couple est vraiment le vôtre ou s'il résulte de la pression sociale. Sommes-nous influencés par le modèle traditionnel de la relation de couple monogame et exclusive sexuellement avec comme finalité de vivre à deux ? Il est important de reconnaître que les relations humaines sont diverses et que les structures relationnelles évoluent. Aujourd'hui, des alternatives existent. Entre la monogamie ou le polyamour, l’exclusivité sexuelle ou non, le couple, le trouple ou plus, le sexe entre ami·es, l’anarchie relationnelle, le célibat et l’abstinence, faites votre choix.
Cette époque de questionnement des normes établies offre une opportunité de définir ce qui convient le mieux à chacun, sans se conformer nécessairement aux attentes traditionnelles. Finalement, faire le choix conscient de la structure relationnelle qui vous convient le mieux peut conduire à une vie plus authentique et épanouissante, que vous choisissiez d'être seul ou accompagné.
Comment puis-je comprendre ma vie affective et sexuelle après avoir été victime dans l'enfance ?
Que l’on soit homme ou femme, que l’on ait été agressé sexuellement par un homme ou une femme, cette violence sexuelle peut créer du trouble dans l’orientation sexuelle. Ces expériences traumatisantes, souvent perpétrées par des proches en qui la victime avait confiance, introduisent une complexité particulière dans les relations futures et la perception de soi. Une relation de confiance existe et la violence se fait plus insidieuse. L’auteur va jouer le jeu, la connivence, voir vérifier le « consentement » d’une victime incapable de discernement. Comprenons-nous bien. Le consentement n’existe à ces âges.
Les antécédents de violences sexuelles sont souvent rencontrés en consultation. La thérapie est le bon moyen pour comprendre votre identité sexuelle. N’hésitez pas à échanger avec Ludovic Blécot, votre sexologue en ligne et thérapeute à lille.
Arrivée à l’adolescence ou à l’âge adulte, la victime sera enferrée entre orientation sexuelle réelle, souvenirs biaisés, voire une amnésie traumatique partielle ou totale. Les fantasmes pourront être impactés, ajoutant de la confusion. Lorsqu’on est un homme, que faire de fantasmes homosexuels, qu’on se sent hétérosexuel et quand on a été victime de violences sexuelles par un homme ? La thérapie permet d’y voir plus clair pour déconstruire et se reconstruire une sexualité alignée avec celui ou celle que vous êtes vraiment.
Ludovic Blécot
Comprendre les origines de nos comportements dans les relations amoureuses et notre rapport au célibat peut révéler des aspects profonds de notre psyché. Que ce soit par l'auto-réflexion, la thérapie ou simplement en remettant en question nos attentes, nous pouvons aspirer à des relations plus saines et épanouissantes. En définitive, que l'on choisisse d'être seul ou en couple, l'important est de trouver un chemin qui résonne authentiquement avec nos besoins et nos désirs, libéré des pressions et des contraintes externes.