Les bienfaits des chats : dans la vie quotidienne et en consultation

Il n’est pas rare qu’un chat s’invite au cabinet, déambulant tranquillement ou se nichant dans un coin. Si sa présence est avant tout fortuite, elle ne manque pas de susciter des réactions positives chez les patients. Cette expérience m’a poussé à m’intéresser aux bienfaits des chats, non seulement dans la vie quotidienne mais aussi dans un cadre thérapeutique. Les chats, compagnons silencieux mais rassurants, pourraient-ils jouer un rôle dans l’apaisement et le bien-être émotionnel ? Explorons cette question de façon ludique mais sérieuse, avec un appui scientifique.

Les chats ont un talent inné pour apaiser les humains. Voici quelques bienfaits démontrés par la science :

Une étude publiée par Nimer et Lundahl (2007) a montré que la présence d’un chat diminue les niveaux de cortisol (hormone du stress) et augmente la production d’ocytocine, l’hormone liée à l’attachement et au bonheur. Caresser un chat peut aussi ralentir la fréquence cardiaque et abaisser la pression artérielle, créant un effet physiologique relaxant.

Selon Brooks et al. (2018), les animaux de compagnie, y compris les chats, jouent un rôle clé dans la réduction de la solitude et la gestion de la dépression. Ils offrent un lien affectif, une routine réconfortante, et parfois une raison de se lever le matin. Leur indépendance relative peut aussi être appréciée par ceux qui cherchent une présence rassurante sans trop d’exigences.

Le ronronnement des chats, souvent associé à un état de relaxation, a été étudié pour ses effets sur les humains. Bien que certaines conclusions soient anecdotiques, des chercheurs (Friedmann et al., 1980) ont montré que les vibrations du ronronnement pourraient favoriser la détente et même aider à réduire la douleur.

Si les chats sont connus pour leurs bienfaits dans la vie quotidienne, leur présence dans un cadre thérapeutique ouvre des perspectives fascinantes.

Les animaux sont souvent utilisés comme médiateurs en thérapie pour faciliter les interactions sociales, notamment chez des patients anxieux ou réservés. Bien qu’une majorité des recherches se concentre sur les chiens, les chats peuvent aussi jouer ce rôle. Leur attitude détendue et leur indépendance peuvent réduire les tensions et offrir un sujet de conversation neutre. 
Cela est particulièrement bénéfique durant les consultations, notamment en séance de sexologie, où l’apaisement émotionnel favorise une meilleure expression des ressentis et des difficultés intimes.
Des études comme celles de Levinson (1969) suggèrent que la simple présence d’un animal dans une pièce peut faciliter le lien thérapeutique.

Lors de séances particulièrement stressantes, un chat présent dans la pièce peut offrir un sentiment de sécurité. Le contact visuel ou le fait d’observer un chat se déplacer doucement peut aider les patients à se recentrer et à réguler leurs émotions. Des recherches sur la thérapie assistée par l’animal, bien qu’encore limitées pour les chats, montrent que leur présence peut contribuer à un climat de détente (Kruger & Serpell, 2006).

Dans une thérapie de couple, il est essentiel de maintenir un climat propice au dialogue et à la compréhension mutuelle. Lorsque les tensions sont fortes, la simple présence d’un chat peut aider à instaurer un moment de calme et de recentrage. Observer un chat, le caresser ou écouter son ronronnement permet parfois de désamorcer un conflit et de favoriser une communication plus sereine entre les partenaires.

Bien que les chats puissent offrir de nombreux bienfaits, il est essentiel de reconnaître qu’ils ne remplacent pas les interventions thérapeutiques classiques. Les chats ne remplacent pas une prise en charge médicale ou psychologique, mais ils peuvent être un soutien intéressant dans certaines situations. Que ce soit durant les consultations, en séance de sexologie ou en thérapie de couple, leur présence contribue à créer un climat plus apaisant, facilitant ainsi l’expression des émotions et la gestion du stress.

Héra, déesse de la fidélité, du mariage et de la fertilité, aka mon chat, bien qu’il ne soit pas au cœur de mes consultations, m’a donné une nouvelle perspective sur les interactions humain-animal. Sa présence occasionnelle m’a permis d’observer comment un simple compagnon à quatre pattes peut apaiser et enrichir l’expérience de mes patients. Alors, la prochaine fois que vous caressez un chat, souvenez-vous : ce petit moment de douceur cache peut-être un trésor de bienfaits.

Nimer, J., & Lundahl, B. (2007). Animal-assisted therapy: A meta-analysis. Anthrozoös, 20(3), 225–238. https://doi.org/10.2752/089279307X224773

Brooks, H.L., Rushton, K., Lovell, K. et al. The power of support from companion animals for people living with mental health problems: a systematic review and narrative synthesis of the evidence. BMC Psychiatry 18, 31 (2018). https://doi.org/10.1186/s12888-018-1613-2

Friedmann, Erika Ph.D.; Katcher, Aaron H. M.D.; Thomas, Sue A. Ph.D.; Lynch, James J. Ph.D.; Messent, Peter R. D.Phil.. Social Interaction and Blood Pressure: Influence of Animal Companions. The Journal of Nervous and Mental Disease 171(8):p 461-465, August 1983. https://journals.lww.com/jonmd/abstract/1983/08000/social_interaction_and_blood_pressure__influence.2.aspx

Kruger, K. A., & Serpell, J. A. (2006). Animal-assisted interventions in mental health: Definitions and theoretical foundations. In A. H. Fine (Ed.), Handbook on animal-assisted therapy: Theoretical foundations and guidelines for practice (2nd ed., pp. 21–38). Academic Press. https://psycnet.apa.org/record/2006-20284-002

Lehotkay, R., Orihuela-Flores, M., Deriaz, N. et Galli Carminati, G. (2012) . La thérapie assistée par l'animal, description d'un cas clinique. Psychothérapies, Vol. 32(2), 115-123. https://doi.org/10.3917/psys.122.0115